Cris tales, développé par Dreams Uncorporated et SYCK ce veut être un RPG Colombien « à la japonaise » fait par des fans pour les fans. Avec ses graphismes particuliers et son concept de gameplay innovant, peut il prétendre être un must ?
Crisbell profite du jardin de son orphelinat lorsqu’elle rencontre une grenouille portant un haut de forme, après une poursuite dans la ville de Narim, ils finissent dans la cathédrale, ou la grenouille qui se prénomme Matias et parle lui apprend qu’elle détient un pouvoir, celui de manipuler le temps. Le scénario, bien que simple au premier abord, et globalement assez complet, des rebondissements, des personnages ayants chacun leurs caractères, et un fond qui vous fera réfléchir sur le bien et le mal ainsi que vos actions et leurs conséquences. Bref, du RPG japonais tout craché, mais le petit plus c’est la manipulation du temps.
Le temps est représenté à l’écran par un triangle principal pour le présent au milieu de l’écran, à gauche le passé et à droite, le futur. Il est possible d’effectuer des actions dans chaque partie du temps et d’en voir les conséquences, aussi bien dans les divers endroits du jeu, mais aussi en combat. Par exemple, si vous terminez une quête dans une ville, le futur s’en trouvera changé, un objet détruit dans le présent ? hop, retour dans le passé pour le récupérer. En combat, mouillez un adversaire qui porte une armure, envoyez le dans le futur, son armure aura rouillé. Le tout en temps réel, c’est simple, mais diablement efficace et malin. Il est juste dommage que ces fonctions soient sous exploitées, très peu de quêtes annexes vont influer sur le futur, et en combat, on ce rend vite compte que cela ne s’avère pas ou peu utile en préférant une méthode un peu plus « bourrin ».
Les combats qui démarrent aléatoirement dans les donjons sont au tour par tour, à l’ancienne, il est possible de réfléchir à la stratégie en fonction de quel personnage va attaquer à quel moment et d’appliquer les différentes possibilités sans devoir bêtement tabasser des boutons comme on peut le voir dans les productions standardisées actuelles. Petit bémol, les menus de combat ne sont pas forcément très pratiques, ils sont positionnés comme une roue d’action et lorsque de nombreuses possibilités sont présentes, cela peut être rébarbatif de chercher la sélection. De plus, il faudra quand même user de vos boutons durant une attaque, si vous frappez au bon moment vous pourrez faire des critiques, idem si un ennemi attaque, à vous les parades si vous appuyez au bon moment.
Chaque personnage du jeu aura ses propres possibilités, les montées en niveau débloquant des attributs et des sorts ou compétences, à noter que la montée en niveau est assez inégale ainsi que les boss. En effet, après une montée classique sur la bonne moitié du jeu, certains boss seront plus récalcitrants, puis, les niveaux montent d’un coup pour finir sur un passage plus faiblard avec des boss finaux assez costauds. Comptez une vingtaine d’heures pour venir à bout du jeu sur un 100%, plutôt court pour un RPG.
Côté graphique, le jeu est assez particulier puisqu’il utilise de la 2.5D, les décors sont très colorés et les animations des personnages font tout de suite penser à un dessin animé, c’est visuellement du plus bel effet. Notons tout de même que sur la carte du monde, tout n’est pas très clair, aucune indication n’est disponible, même si les déplacements sont courts et que l’on ne risque pas de se perdre.
Le point qui pêche vraiment ce sont les temps de chargement, un combat … chargement, un changement de zone… chargement, un passage sur la map… chargement. Un écran blanc de mauvaise augure orné d’une Crisbell en train de courir en bas de l’écran, c’en est tellement omniprésent que la version old gen s’est vite retrouvée au placard pour profiter des chargements accélérés par le SSD de la PS5, c’est là que l’on se rend compte que les différences entre deux générations de consoles peuvent être salutaires.
Et la bande son dans tout ça ? Vos oreilles vous diront merci, composées par Tyson Wernli et le thème principal par Norihiko Hibino tout est juste somptueux, des mélanges symphoniques, rocks voir classiques, c’est tellement bon que nous vous incitons sans problème à acheter la bande son proposée en téléchargement sur les différentes boutiques en ligne pour les amateurs de BO.
Cris tales propose des graphismes sympathiques, un bon scénario , des musiques superbes et ce veux être le renouveau spirituel des J-RPG, et il était temps de voir autre chose que ces actions RPG très à la mode depuis quelques années. La possibilité de voir présent, passé et futur sur le même écran est très innovant et intelligent. Toutefois, le titre est court avec une vingtaine d’heures pour le terminer. Également préférez faire le jeu sur console nouvelle génération ou PC, les temps de chargements sur PS4 (et sans avoir testé par nous même, il est probable que ce soit identique sur Xbox One et Switch) sont bien trop omniprésents et gâchent la fête. Un titre à vraiment découvrir si vous aimez le genre.
Test réalisé sur PS4 et PS5.
