Nous avons pu tester en avant première le futur Mario Kart 8 sur Wii U suite à l’invitation de Nintendo. Gros titre à venir et porteur de grandes espérances quand à l’avenir de la dernière console de la firme de Kyoto, c’est notre ami Tylan qui s’est attelé à la tache de nous présenter ce jeu en attendant un test complet quand celui-ci sera disponible.
Preview Mario Kart 8
A la demande du taulier, et par convenance géographique, l’occasion m’a été donnée de tâter un peu du Mario Kart à venir sur Wii U et, dans le même après midi, de rencontrer les étranges personnages de Tomodashi Life sur 3DS (dont la preview arrivera sous peu également). Joueur ayant troqué la manette, ou ce qui s’en approche, pour le clavier depuis belle lurette, vous comprendrez que je suis à des années lumières de mes domaines de prédilections (le MMO, d’ordinaire) je vais donc tenter de vous faire une preview presque exempte de mauvaise foi nostalgique et de clivage pcéiste, et si toutefois il devait en avoir, vous voici prévenus et me voilà perché (et on ne retouche pas son père, etc, etc).
Mario Kart Wii U, donc. C’est le gros morceau pour lequel le patron du site m’a mandaté. C’est aussi le plaisir acidulé qui fait d’une console de salon une Nintendo. Pas besoin de tourner autour du pot, cette mouture est fidèle à son héritage. C’est beau, c’est fun, c’est coloré, c’est rapide, intuitif, délicieusement injuste et passablement excitant. Cette liste de compliments dithyrambiques est toutefois à modérer selon le mode de jeu choisi.
Si l’on est en solo, oui le jeu est beau, très beau même. La HD 1080p à 60 fps fait le job à la perfection et on ne peut qu’être bluffé par la qualité des détails, du rendu graphique de l’univers cartoonesque propre aux franchises des mascottes Nintendo et au sentiment d’immersion qui va de pair avec ce réalisme visuel. L’impression de vitesse, de mouvement, le petit quelque chose qui fait qu’on se dandine et se balance en cadence avec son personnage à l’écran, se penchant soi-même pour appuyer un virage au mépris du ridicule que la scène peut inspirer aux observateurs extérieurs, ces petits trucs qui font qu’on est happé dans le jeu et qu’on y participe plus que du bout des doigts. Alterner, dans une même course, les phases normales où le kart ou la moto, sont bien ancrés au le sol, aux phases sous marines à la physique plus pataude et pleine d’inertie qu’il faut savoir compenser pour ensuite se faire décoiffer par les phases nouvelles d’antigravité où les véhicules s’arrachent à cette bonne vieille loi de la gravité pour grimper au mur ou cavaler au plafond… Laisse aussi peu de souffle que cette longue phrase (tout en s’enchaînant bien mieux).
Un bémol cependant quant à l’antigravité : bien que jouissive pour son côté « je brouille ta perception et te donne envie de te mettre sur la tête pour suivre l’action » certaines transitions laissent une impression peu agréable de ne rien contrôler et de « subir » quelques rails invisibles. Plus une illusion de jeu finalement, mais n’ayant testé qu’une petite heure je n’ai pas eu le temps d’essayer de sortir volontairement du décor durant ces transitions, les courses m’étant inconnues, je me faisais prendre par surprise à tous les coups, l’impression de subir en découle peut être je le concède aisément.
En mode multi, tous dans le même salon, chambre, garage, écran splitté, donc, prenez les points forts cités plus haut et grisez-les quelque peu. Le jeu devient beaucoup moins beau, le crénelage est omniprésent et les textures plus brouillonnes. Même sur un écran géant il devient difficile de suivre l’action tant une multitude d’événements vous sautent au nez en permanence et, moins bien rendus, s’apparentent plus à de la pollution visuelle complexifiant inutilement la lecture du jeu. Le sentiment de frustration d’être simple spectateur lors des passages en phase antigravité évoqué plus haut est d’autant plus patent. Ce qui est bien dommage. MAIS, et la touche caps lock a été enfoncée à dessein, le jeu reste toujours fun et convivial, prompt à provoquer les fous rires les plus intenses, les déceptions les plus immenses, un vrai jeu Nintendo comme on les aime, petit concentré de plaisir à partager entre potes avec du coca et des chips si vous êtes mineurs, des bières et des chips si vous êtes majeurs.
Question prise en main, les mécaniques éculées de la franchise font ici force de loi, la nervosité des tracés et les dérapages obligatoires et constants (bien que demandant un peu de pratique et pas forcément intuitifs dans la manip’) jouent pour beaucoup dans le plaisir de jeu et l’excitation procurée. C’est tout sauf « planplan » et rébarbatif, les lignes droites sont courtes et peu nombreuses, les doigts rarement au repos. Le plus gros reproche que je ferais à ce stade est la non utilisation des capteurs gyroscopiques des manettes Wii U, qui, dans un jeu comme celui-ci, m’apparaissait pourtant obligatoire. J’aurais aimé, lors des figures et autres stunts à faire lors d’un saut ou d’une accélération sur rampe chatoyante (figures qui donnent un boost de vitesse, donc par défaut une mécanique de jeu d’importance pour qui veut être compétitif) avoir plus à faire que simplement presser la bonne -unique- touche au bon moment. Une torsion de poignet, un secouage frénétique de manette façon maracas, n’importe quoi de ridicule en société mais forcément hilarant à observer eût été un plus de convivialité et de fun immédiat.
Pour s’attarder sur le contenu, ce que j’en ai vu de mes propres yeux et ce qui m’a été vanté par les communicants très sympa qui m’ont présenté le jeu :
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16 circuits rétro, issus des précédents Mario Kart (Super Nes, N64, Gamecube, Wii) remis au goût du jour avec les nouvelles mécaniques (antigravité et sous-marin).
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16 circuits flambants neufs.
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Pléthore de personnages de l’univers Mario dont les trois quarts m’étaient tout bonnement inconnus (mode vieux con activé : de mon temps il n’y avait qu’une princesse, pas quatre).
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Pléthore de véhicules par personnage : kart, buggy, formule 1, moto, limousine, tous avec leurs propres statistiques et particularités, encore renforcés par la possibilité de les customiser avec trois accessoires différents. Pas de quoi être vraiment game changing, entendre par là qu’il n’y a pas l’objet de-la-mort-qui-tue capable de vous donner la pôle position à coup sûr, mais simplement de personnaliser votre style de conduite et de coller à vos préférences en affinant votre technique propre.
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Des tournois personnalisables à outrance, dans lesquels sont définissables le nombre de tours, le nombre de courses, les circuits, les items spéciaux disponibles (la carapace bleue qui est un outil anticapitaliste probable et surtout outils du chaos et de la discorde entre camarades risque de connaître une retraite certaine).
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Un mode de jeu online gratuit avec classement régulier et ladder à même de faire entrer de plain pied Mario Kart dans le cercle des jeux super-compétitifs. Gros plus du mode on line : le 1080p 60 fps qui donne un jeu vraiment super beau et immersif.
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Je dois oublier des trucs, fatalement.
Pour conclure ce long pavé, Nintendo s’offre comme à son habitude un jeu fait pour le multi et la convivialité, auquel on peut jouer avec son petit frère, sa fiancée, son grand père, ou ses potes. Parce que ce n’est pas sorcier et que ça marche directement, que la profondeur de gameplay et abyssale et sait s’adapter à tous les styles, du super casu au hardcore archi-compétitif tous peuvent y trouver leur compte et s’éclater. Je passerai sur mes craintes apportées par la présence d’un mode on line, qui viole quelque peu l’esprit que nous a inculqué Nintendo avec ses Mario Kart, Smash Bros, Mario party : Une console, des potes, des rires. Pouvoir faire de même, en ligne, sans la proximité physique et émotionnelle inhérente à l’expérience « Nintendienne » me paraît incongru. Le jeu attirera et éduquera, — ou se fera éduquer par — un nouveau public, et… je m’embourbe dans cette phrase par un élan de mauvaise foi nostalgique auquel je coupe court ici même.
J’avais prévenu, je suis perché.
Et toc.
Preview réalisé par Tylan
Dreamy
Jolie preview ! Ça donne envie, même si c’est du réchauffé comme on dit le 8ème et pourtant ça lasse jamais car ils modifient les petits détails qui font que le jeu reste amusant entre amis 😀